Quelques clés pour mieux comprendre son compagnon
1 Préambule
2 Chien agressif / grognements
3 Promenades infernales
4 Sexualité / Dominance / Hiérarchie
5 Les destructeurs
1 Préambule
Avant toute chose, il faut garder à l’esprit que la relation maître-chien et la vie commune avec complicité ne se base que sur la communication Homme-chien et sur le respect hiérarchique.
La quasi-totalité des problèmes rencontrés ne sont pas dû à l’inaptitude du chien à comprendre son maître, il est inapproprié de juger nos compagnons « d’êtres simples ». L’incompétence de l’Homme à « penser chien » est la probabilité la plus grande d’un trouble du comportement ou d’attitudes agressives, destructrices ou incommodantes. Les maladies physiques ou mentales ayant un rôle prépondérant dans le comportement négatif du chien ne sont que très rares et peuvent être diagnostiquées.
Aujourd’hui, l’espèce canine est trop considérée comme l’amie de l’Homme qui doit tolérer tous nos désirs, comme l’enfant de substitution, comme le compagnon iconographique des films mythiques etc …. Ce type de considération ne peut pas aboutir à l’obtention d’une complicité et du bien être du couple maître-chien.
L’arrivée d’un compagnon ne doit pas devenir ni une corvée, ni l’origine de coûts ingérables, ou de dégâts, ni un danger pour les proches ou encore une limitation de notre vie sociale. Bon nombre de compagnons à quatre pattes font les frais de notre incompétence à savoir communiquer avec eux et subissent encore abandons ou maltraitance.
L’Homme ne comprend pas son compagnon, la preuve en est des discours courants « je ne comprends pas pourquoi il l’a mordu, il est si gentil d’habitude », « à la maison aucun problème, mais je ne me promène pas en ville avec lui, il n’aime pas ses congénères, vous connaissez un endroit calme ou ne croiser personne ? », « mon chien, le lâcher ? Jamais, c’est pas possible, c’est un chien de chasse ». Notre compagnon est pourtant à l’image de ce qu’on lui a apporté, demandé et appris. Tout chien, peut atteindre le maximum de ses capacités, son échelle de grandeur et son accessibilité est plus ou moins facile et rapide selon les individus.
La patience est le mot clé de l’éducation canine. Savoir admettre ses erreurs et ne pas obtenir des résultats immédiats mais sur le long terme avec persévérance.
Il est plus « facile » de commencer sa relation maître-chien sur des bases solides et comprises des deux parties que de corriger les défauts longuement acquis et entretenus…mais rien n’est impossible.
Un chien n’est pas un autre, même si le prédécesseur s’est adapté parfaitement à votre rythme de vie et vos réactions, il n’en sera peut être pas de même pour le suivant.
Les exemples cités ci-dessous ne sont que des indicateurs et ne sont pas forcément une généralité, chaque cas est à analyser dans son entièreté avant de conclure.
2. Chien agressif / grognements
Maître : « Rex à un super coussin que j’ai acheté 150euros, oh il est content, par contre il grogne quand on va le voir et qu’il est dessus mais bon il ne mord pas ».
Chien : Ma patience a des limites, dans cette maison pas de repos nulle part, je dois rester vigilant. Le dernier de ma meute vient toujours se coucher sur moi dans mon panier, moi je ne vais pas dans le sien.
Explication : Le chien nécessite une place au calme (chenil, caisse, panier…) ou l’on respecte sa tranquillité surtout dans des conditions pouvant être stressantes pour lui (enfants turbulents, visiteurs nombreux…). Ce simple non- respect est pourtant une des principales causes de morsure.
Maître : « je ne peux plus dire bonjour à personne quand je sors avec mon chien, il veut attaquer les gens et les chiens si je le tiens en laisse».
Chien : à l’extérieur beaucoup de gens font peur et veulent faire du mal à ma maîtresse, elle a peur quand quelqu’un s’approche, elle stresse, alors je défends, c’est bien normal je remplie ma mission mais ne suis pas très rassuré non plus, heureusement on est deux.
Explication : la laisse fait office de lien entre le chien et vous, il se sent fort, vous êtes à ses côtés. Un chien peureux se donne ainsi du courage pour affronter l’ennemi mais il ressent votre peur, oui, vous anticipez ses réactions avant même que cela se produise « peut être il va mordre », « aie aie encore une situation ou il va grogner » ou parfois une simple traction ou radoucissement de la laisse suffit à donner le signal déclencheur. Le contexte, non choisi et non détecté initialement, à déclenché un comportement parasite. Une situation unique où le chien a pu ressentir agression ou peur et en a fait une généralité.
3. Promenades infernales
Maître : « je vais me balader dans les champs, mais bon pas tous les jours, il a trop de force et tire sur sa laisse, j’ai mal au bras et si je le lâche, il se sauve ».
Chien : les balades c’est bien, je découvre d’autres odeurs mais je ne peux pas courir, je fais comme mon maître, il me tire, je tire
Explication : le chien nécessite des moments de jeux, d’exercices physiques et mentaux pour son équilibre relationnel et ses capacités de communication intrinsèques et extrinsèques. Lui a-t-on appris ou récompensé quand il ne tirait pas sur sa laisse que c’était chose bien ?
Maître : « Quand il aboie après le chat du voisin, je lui dis « non » et je prends le bout de la laisse pour lui en mettre une car on ne tape pas avec la main et je ne vais quand même pas avoir l’air idiot en me promenant avec mon journal 3 fois par jour. Il m’est soumis, je lui explique comment ça marche. Un gars m’a dit de prendre une balle, comme ça, il ignore le chat mais je ne vais quand même pas jouer avec lui alors qu’il ne fait pas ce que je veux ».
Chien : Quand on passe devant la maison du voisin, on me tape dessus à cause de Félix. Dès qu’il est là, mon maître se fâche. Il faut peut être que je l’attrape, puisqu’il est ma source de sanctions.
Explication : la correction n’est pas adaptée, la répétition de ce comportement sans résultat positif est en finalité un renforcement négatif. Le « non laisse le chat » n’est pas un ordre ou est même devenu un « chope le chat ». Le chien peut être capable d’aboyer et de se taire sur ordre, encore faut-il lui avoir appris et que cela soit assimilé en toutes circonstances… chose rare. Il est nécessaire de détourner l’attention du chien sur ce chat, vous devez être plus intéressant.
4. Sexualité / Dominance / Hiérarchie
Maître : « Il monte sur la jambe de ma femme et de mon fils et s’excite, c’est embêtant. IL faudrait peut être qu’il fasse un portée que ça le calme et qu’il y « goûte » au moins une fois ».
Chien : La hiérarchie chez moi ? Mon maitre, ma femelle et le petit soumis que je domine. Ils se permettent encore de me réprimander quand je leur rappelle qui commande, après tout c’est moi le chef.
Explication : sachez reconnaître les signes de dominance ou de soumission des chiens. Abandonnez ces préjugés inadaptés de nécessité ou d’envies sexuelles. L’instinct sexuel animal n’est porté que sur la détection d’odeurs (chienne en chaleur) pour l’instinct de survie et de reproduction et c’est tout ! Ce comportement n’est que la partie émergente de l’iceberg, le chien n’est pas à sa place dans la meute.
5. Les destructeurs
Maître : « il détruit tout en notre absence, objets, tapisserie, canapé… on a déjà refait certaines pièces de notre maison mais c’est un budget. Un chiot, c’est normal, mais là il est grand quand même. Par contre il sait qu’il a mal fait, quand je rentre, il baisse les oreilles et part se cacher, il comprend que ce n’est pas bien ».
Chien : L’absence de mon maître, c’est horrible, dès qu’il rentre il est toujours énervé de me voir. Parfois il crie parce que je remue la queue pour dire bonjour, parfois je fini la tête par terre. Je pars à ma place pour que cela cesse en signe d’apaisement de ce conflit mais quelle angoisse durant son absence, j’ai peur qu’il rentre.
Explication : Vous créez l’anxiété et l’amplifiez. Il règne une totale incompréhension. Une punition gratuite pour le chien qui n’assimile que les réprimandes si elles sont données sur le fait…et encore si la relation cause à effet est correctement assimilée par le chien. Les destructions vont augmenter, même si vous ne criez pas, le chien est capable de ressentir votre montée en nervosité et l’absorbe. Bien sûre, elle est pour vous incontrôlable, cela ne fait jamais plaisir de voir sa maison dévastée. Il est nécessaire de détourner la situation avec l’obtention d’un comportement positif pour lui et pour vous (pas de destruction : pièce où aucun élément ne sera accessible, caisse, chenil, parc à chiot ….).
Cécile Anderbourg